Pendant la campagne du premier tout, la candidate Eva Joly a rapporté accusations et révélations concernant quelques affaires judiciaires de ce quinquennat écoulé. L'ancienne juge s'étonna, à juste titre, qu'un candidat aussi concerné put se présenter sans souci ni contrainte à l'élection présidentielle. Car ce scrutin a l'immense avantage, en cas de victoire, de soustraire totalement l'intéressé à toute poursuite.
Au final, trois affaires intéressent la justice et ont connu des révélations récentes.
Qui a payé le duplex de Neuilly ?
Nicolas Sarkozy a menti, au moins par omission, sur le financement de l'acquisition de son duplex à Neuilly-sur-Seine en 1997. En 2007, Nicolas Sarkozy avait prétendu bénéficier d'un prêt de 3 millions de francs de l'Assemblée nationale entre 1995 et 1997. Ce qui était ... faux. La confirmation est venue du président de l'AN lui-même.
Qui a donc payé ?
Pourquoi s'intéresser à l'affaire aujourd'hui ? Parce que le candidat sortant a du publier son « patrimoine de sortie », comme la loi le lui impose. Ce qui a ravivé la curiosité journalistique. Autre facteur de curiosité, la (trop) longue instruction relative au volet financier de l'attentat de Karachi a mis en lumière un circuit de rétro-commissions dont les juges soupçonnent qu'elles ont servi à financer la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995. De la même période date l'envolée de la fortune de Ziad Takieddine, et ses fréquentations de plus en plus assidues avec le clan Sarkozy: invitations privées de proches tels les couples Hortefeux, Gaubert ou Copé; entremises professionnelles en Libye ou en Arabie Saoudite (contrat Miksa) pour le compte du ministre Sarkozy.
Où est passé l'argent du Karachigate ?
Justement, cette enquête sur le Karachigate est la seconde affaire qui menace Nicolas Sarkozy. Nicolas Bazire, Thierry Gaubert, Ziad Takieddine ont été mis en examen. Les épouses des deux derniers ont témoigné de retraits d'espèces en faveur du clan Sarkozy.
Mardi 24 avril, l'homme d'affaires Ziad Takieddine, ancien grand ami de Jean-François Copé, a confirmé sa nouvelle mise en examen, cette fois-ci pour blanchiment aggravé. Il l'était déjà pour complicité et recel d'abus de biens sociaux et faux témoignage depuis septembre dernier. Comme le rapporte Reuters, « les juges Le Loire et Van Ruymbeke ont obtenu l'élargissement de leur enquête à de possibles faits de blanchiment aggravé de 1993 à mars 2012 ».
Excédé, il a à nouveau accusé Nicolas Sarkozy et son « triumvirat » Guéant/Djouhri/Squarcini devant quelques journalistes présents: « Le système de corruption en place depuis 1995 est fortifié aujourd'hui par les actes d'un triumvirat ». Claude Guéant est ministre de l'intérieur; Bernard Squarcini est le directeur de la DCRI; Alexandre Djouhri est un homme d'affaires controversé proche de Dominique de Villepin puis de Nicolas Sarkozy.
« Je n'ai pas à prononcer le nom de quiconque mais un système qui gère la France depuis cinq ans a à sa tête quelqu'un qui s'appelle peut-être le président". "A ce moment-là, oui, tout sauf Sarkozy. Le seul qui peut gagner est quelqu'un qui n'a rien à voir avec le système, qui est propre.»
Où est parti l'argent des Bettencourt ?
Les embûches (menaces sur les témoins, délocalisation de l'affaire à Bordeaux) ont été nombreuses mais l'instruction avance: le juge Gentil a obtenu des indices concordants sur des remises d'espèces à la campagne Sarkozy de 2007. Des indices, mais pas des preuves directes. S'il n'était pas président de la République, Nicolas Sarkozy aurait sans doute déjà été auditionné. Mardi 24 avril, l'agence Reuters précisait: « Une audition, voire une mise en examen, paraissent juridiquement inéluctables en cas de défaite. »
Le même jour, les avocats de Patrice de Maistre, l'ancien gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt, ont à nouveau réclamé la libération de leur client. Ils ont dénoncé une « détention-pression ». De Maistre récuse tout versement de fonds à Sarkozy. Mais deux retraits d'espèces en Suisse, de 400.000 euros chacun, en pleine campagne 2007, ne lasse pas de surprendre.
Lire aussi:
- Le blog de Ziad Takieddine (non authentifié)
- Le blog du Karachigate
- Sarkozy a-t-il fait rémunérer Takieddine par la Libye?
- Ce que l'on sait des relations entre Ziad Takieddine et Nicolas Sarkozy
- Quand Sarkozy cherchait des sous chez Kadhafi
- Bettencourt : Woerth grillé, Sarkozy s'inquiète.
- Bettencourt: le Sarkogate peut-il enfin démarrer ?
- Sarkozy veut oublier ce "prêt" de 3 millions.
- Les 10 questions de Mediapart à Nicolas Sarkozy
Trois affaires, en ce moment une seule compte, l'affaire de "La ferme!" ou il va être condamné à être emplatré de la bouche.
RépondreSupprimerEt pour les autres condamné à l'empalement, ce qu'il nous a fait subir pendant cinq ans.
Allez voir sur Médiapart les 10 questions posées à sakozy, qui n'a pas osé y aller se faire interviewer. Comme c'est curieux, celui qui réclame à cor et à cris des débats à n'en plus finir ("La Star Ac", dixit Jérôme Savary sur F.I.)et qui veut faire passer FH pour un lâche, a la trouille d'une interview! Evidemment, il est nettement plis à l'aise chez lui, sur TF1 où il va nous faire un numéro de matamore incessamment. Et tant que vous y êtes, jetez un coup d'oeil sur le commentaire intitulé: "10 QUESTIONS et 60 AFFAIRES QUE LES FRANCAIS ET LA JUSTICE N'OUBLIERONT JAMAIS !!"
RépondreSupprimerBonne lecture.
veni vidi et j'ai lu
RépondreSupprimertrès instructif et très documenté
allez y sans tarder
1- Premier mensonge :
RépondreSupprimerSarkozy a bien assuré que Le Pen "est compatible avec la République".
Contrairement à ce qu'il a affirmé mercredi 25 avril, Nicolas Sarkozy a bien assuré la veille à Longjumeau (Essonne) que la candidate du FN Marine Le Pen "est compatible avec la République", comme le montrent ces images du 20 heures de France 2, diffusées mardi soir (voir à 16,45 mn).
http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2012/article/2012/04/25/sarkozy-a-bien-assure-que-le-pen-est-compatible-avec-la-republique_1690764_1471069.html
2- Deuxième mensonge :
Nicolas Sarkozy nie avoir parlé du "vrai travail".
Nicolas Sarkozy a déclaré mercredi sur TF1 vouloir parler le 1er mai, lors d'un rassemblement à Paris, de la "valeur travail", mais il a nié avoir utilisé l'expression "vrai travail" qui lui a valu les foudres des syndicats de salariés.
"Non, non, je n'ai pas dit du vrai travail", a répondu le chef de l'Etat, candidat à un second mandat, aux journalistes qui l'interrogeaient. "Je veux faire du 1er-Mai une fête du travail (...) C'est une fête pour célébrer la valeur travail."
Il a pourtant bien employé l'expression lundi, au lendemain du premier tour de l'élection présidentielle, en annonçant son intention d'organiser ce grand rassemblement place du Trocadéro.
"Le 1er mai, nous allons organiser la fête du travail mais la fête du vrai travail, de ceux qui travaillent dur, qui sont exposés, qui souffrent", avait-il alors expliqué à la presse.
http://fr.reuters.com/article/topNews/idFRPAE83O0IC20120425
il prend vraiment les gens pour des niais
RépondreSupprimerAujourd'hui (26.04) il a encore une fois été démenti au sujet de Tarik Ramadan qui, prétendait-il aurait appelé à voter Hollande à telle date. Or, la "boîte à vérifier" a évidemment prouvé tout le contraire. Ce petit monarque a vraiment un gros problème avec la vérité. Est-ce le défaut des avocats? (abc)
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